Histoire

Histoire de notre commune 

Louresse-Rochemenier, commune de 896 habitants, est née en 1842 (loi du 4 juin) du regroupement des deux anciennes communes à l’origine distinctes Louresse et Rochemenier, qui avaient chacune leur propre gestion communale.

Les premières mentions écrites de ces deux villages datent du XIIe siècle. Louresse est citée pour la première fois dans les textes en 1224 : Ecclesia de Luparicia qui renvoie au domaine des loups et rappelle leur présence importante dans les forêts. Elle aura plus tard d’autres appellations : parochia de Loërece (1239), de Louerece (1254), de Loereice (1326), de Lourepse (1474). 

Quant au village de Rochemenier, il apparaît dans les écrits en tant que Rupes Mainerii dès 1238, rupes compris comme caverne, grotte ; puis Rochemenier (1273), Mainerium prope capellam apud Rochemenier (1313), Terra de Roca Minori (la maison en dessous, 1532).

La nouvelle entité Louresse-Rochemenier s’étend désormais sur 2 582 hectares. Les hameaux de la Bournée, Brosse, Launay, les Ecotiers, Varennes et le Pont de Varenne en dépendent. Les habitants s’appellent Louressois mais aussi Louressiens. C’est une commune paisible et accueillante, située dans le département du Maine-et-Loire, en région Pays de la Loire. Elle est membre de la communauté d’agglomération de Saumur-Val-de-Loire. 

Son territoire présente un riche patrimoine. Plusieurs traces du néolithique attestent d’une occupation précoce.  Sur Louresse, on remarque la présence d’un dolmen et d’un polissoir ; sur Rochemenier : les sites archéologiques des Choffaux (néolithique) et de la Chaussée (gallo-romain et carolingien).

Louresse présente des éléments architecturaux remarquables : son église, les lavoirs de la Bournée et de Grenet, le château de Launay, le monument aux morts etc. Quant à Rochemenier, on peut citer son église, le manoir de Pierre Basse, les ruines de l’église de Varennes, et surtout son habitat troglodytique occupé dès le Haut Moyen-âge et qui possède de nombreuses caves souterraines de grande valeur historique. Le musée troglodytique présente en quoi ce site de plaine devenu haut lieu du tourisme angevin est le plus complet du Val de Loire.

Depuis 1842 le centre administratif de la commune de Louresse-Rochemenier est installé sur la partie Louresse où se trouvaient déjà des écoles, avec la mairie, des commerces et des artisans. L’industrie farinière a longtemps valorisé les cultures céréalières locales comme en témoignent le moulin Gouré de Rochemenier qui se visite, et les nombreux vestiges de moulins, dont 7 à vent et 3 à eau.

Des gîtes, chambres d’hôtes, hôtel troglodytique et restaurants complètent l’offre touristique. Une belle variété de rose, baptisée « Rochemenier Village » en 2001, contribue aussi à la renommée de la commune. Louresse-Rochemenier valorise son environnement. Des pépiniéristes, agriculteurs céréaliers, artisans et entreprises participent à la vie économique avec une grande vitalité.

Les maires de la commune

Pour découvrir la liste des maires, dates de naissances et décès, mandats, signatures, il suffit de cliquer sur le lien : Les maires de la commune
Les filiations et alliances matrimoniales de certains maires de la commune de Louresse-Rochemenier

 

Ecole Alexandre Pain  (1883 – 1916)

Alexandre Pain est né dans les Deux-Sèvres, le 15 septembre 1883 à Assais. Il fut nommé instituteur de l’école de garçons de Louresse-Rochemenier ainsi que secrétaire de mairie en 1908 à l’âge de 25 ans.

Il portait une longue moustache qui retombait de chaque côté de sa bouche. Ses cheveux étaient courts et bien coiffés avec une raie sur le côté gauche, ses sourcils étaient épais. Il avait de jolis yeux sympathiques. 

Quand il envoyait des cartes postales à sa fiancée Augustine Chailloux, il écrivait un petit message gentil à l’envers, de droite à gauche, sûrement pour que le facteur ne lise pas ce qu’il écrivait. Son écriture était très belle, très fine et appliquée. Il se faisait appeler Emile mais il signait Alexandre sur ses cartes.

En 1914, la première guerre mondiale éclata. Alexandre Pain fut appelé sous les drapeaux, il était soldat de 2° classe au 135° régiment d’infanterie. A Verdun, le 29 avril 1916, la bataille avait été très violente. Profitant d’un moment calme, monsieur Pain, brancardier de première ligne, partit à la recherche des blessés. C’est là qu’un éclat d’obus le frappa, sur la pente sud. Il meurt des suites de ses blessures et fut inhumé ce jour-là.

En son hommage, on nomma l’école actuelle de Louresse-Rochemenier, construite entre 2004 et 2006, ”Alexandre Pain”. En 2018, les élèves de CM1-CM2 ont réalisé un carnet de guerre librement inspiré de sa vie. Pour découvrir ce travail : Livret Alexandre Pain

Texte à retrouver dans le bulletin communal de l’an 2000. 

 


René Fouchard  (1919 – 1940)

René Benjamin Louis Joseph Fouchard, jeune louressois, fils unique, est né le 3 juillet 1919. Sa famille est issue de Louresse-Rochemenier et des environs. Ses parents, Benjamin Léon Fouchard et Marie Joséphine Séjourné étaient tous deux cultivateurs et domiciliés à Gennes. 

Après l’obtention de son certificat d’études primaires (CEP) entre ses 11 et 13 ans révolus, René Fouchard, célibataire, à 19 ans (presque 20), s’est engagé en juin 1939 dans la Marine Nationale Française, à bord du Suffren. Il s’agit d’un croiseur lourd c’est-à -dire un navire principalement chargé de canons. Ce dernier parti peu après pour une campagne en Indochine (1939-1940). Il a participé à l’opération Vado en représailles contre l’Italie qui avait déclaré la guerre à la France le 10 juin 1940. Lors de l’armistice de juin 1940, René Fouchard se trouve à Alexandrie, en Égypte, en compagnie d’autres navires de guerre français. Il était toujours à bord, lorsque le 3 juillet 1940, le Suffren fut désarmé et retenu par les Britanniques à Alexandrie dans le cadre de l’opération Catapult qui visait à assurer aux Britanniques que les forces de haute mer françaises ne tombent pas aux mains des Allemands ou des Italiens.

Au mois d’août ou septembre 1940 (selon différentes sources), René Fouchard fut porté déserteur de son bâtiment, qu’il a quitté pour rallier les Forces Navales Françaises Libres (FNFL) qui sont les forces de marine militaire de la France libre durant la Seconde Guerre mondiale. Il embarqua à Malte dans le sous-marin Q118 Narval. Son capitaine de corvette, François Drogou, avait refusé d’accepter la défaite et l’armistice de la France de Vichy avec l’Allemagne du 22 juin 1940. Il avait rallié Malte pour continuer de lutter aux côtés des Alliés, sous les ordres du Général de Gaulle. 

A bord du Narval, René Fouchard a atteint le grade de second maître mécanicien et aura participé à trois patrouilles, pour certaines périlleuses, en octobre, novembre et décembre ainsi qu’aux reconnaissances en Méditerranée occidentale, entre Malte, l’île de Lampedusa et celle de Kerkennah dans le but d’intercepter des cargos italiens. Son matricule de la marine nationale est le 684 L36.  

Sous-marin Narval

Le Narval était un sous-marin français de première classe de grande patrouille de 1.400 tonnes de la classe Requin, de la Marine française. Il a été construit et mis en chantier le 14 Avril 1922, à l’Arsenal de Cherbourg, mis sur cale le 19 Mars 1923, lancé le 09 Mai 1925, armé pour essais le 09 Mai 1925, essais officiels de présentation en recette le 03 Septembre 1925, armement définitif le 08 Mai 1926, clôture de l’armement le 20 Mai 1926 et admis en service le 23 Juillet 1926. Il est l’un des premiers sous-marins à rejoindre les Forces Navales Françaises Libres.

“D’une longueur de 78 mètres pour une largeur de 7 mètres et un tirant d’eau de 5 mètres, il était motorisé pour les déplacements en surface, de deux diesels de 1450 cv pour une vitesse de 16 nœuds et pour la plongée, de deux moteurs électriques de 900 cv pour une vitesse subaquatique de 10 nœuds. La profondeur maximale où il pouvait descendre était de 90 mètres. Il était équipé de 6 tubes lance-torpilles (quatre à l’avant et deux à l’arrière) et 4 tubes lance-torpilles orientables sur le pont.”

Son équipage était normalement composé de 54 hommes (4 officiers, 14 officiers mariniers et 36 hommes d’équipage). La moyenne d’âge était de 22 ans. 50 marins ont disparu en mer : 

François DROGOU , le capitaine de corvette ; SEVESTRE Jacques Marie, lieutenant de vaisseau ; BOUET Victor François Jean, Enseigne de Vaisseau ; BLOCH LAROCHE Jean Raoul Alphonse, Lieutenant de vaisseau ; LE LANDAIS Jean Victor, Enseigne de Vaisseau ; RIMBAUD Paul Félicien Antoine, Ingénieur mécanicien principal ;

BLOT Albert Anselme Oswald, Quartier-maître Canonnier

CARLE René, Second-Maître Timonier

CHAUVEAU Louis Pierre François, Second-Maître Fusilier

CHAUVIN Michel Alfred Marie Ange, Second-Maître Fusilier

CLAUDE Roger Ferdinand, Maitre mécanicien

COLLETER Jean Joseph Lucien, Second-Maître Mécanicien

COLLIOU Jean Marie, Second-Maître radio

DARUTY Maurice Henri Victor Auguste, Quartier-maître mécanicien

DETOLLENAERE André, Quartier-maître mécanicien

DOBE Emile, Maitre mécanicien

FEVE Rolland Louis, Second-Maître Mécanicien

FOUCHARD René Benjamin Louis Joseph, Second-Maître Mécanicien

LE FOULON Léon Georges, Second-Maître Mécanicien

FOURNIE Jacques Jean, Quartier-maître timonier

GANCEL Louis Ferdinand Maurice, Second-Maître électricien

GARET Georges Henri Armand, Second-maître Torpilleur

GODEC Jean Mathieu Louis, Quartier-maître électricien

HERVIEU René Roger Jules, Second-Maître Mécanicien

HOURCAU Charles, Second-Maître électricien

HYDAS Jacques Abel, Second-Maître électricien

ILTIS Marcel Marie Joseph, Premier-Maître mécanicien

JESSON André Emile, Second-Maître de manœuvre

JOUAN Prosper, Quartier-maître électricien

LE LANN Alain Marie, Maitre mécanicien

LUBIN René Jean, Second-Maître Mécanicien

MARIE André Lucien, Second-Maître Mécanicien

MARTIN André, Second-Maître canonnier

MONTADOR Jean Edouard Paul, Quartier-maître mécanicien

MOREL Ernest Paul Clément, Second-Maître électricien

MORIN Louis Paul, Second-Maître Mécanicien

PARMENTIER Georges René, Second-Maître électricien

PEROTIN Guy, Second-Maître Mécanicien

PIERRE Louis Alexandre Joseph, Quartier-maître mécanicien

PRASS Joseph Louis Ernest, Second-Maître radio

RAFFAELLI Paul Dominique, Second-Maître Mécanicien

RIGAULT Pierre André René Georges, Second-Maître radio

ROLLET Jean Maurice, Quartier-maître Canonnier

SALLES Roger Maurice Louis, Quartier-maître de manœuvre

SEGALOU Joseph Lucien, Second-Maître Mécanicien

SIMON Louis, Second-Maître électricien

SURCQ Maximilien Paul Henri, Second-Maître Timonier

TACHE Maxime Paul, Second-Maître électricien

VAN AUDENAERDE Camille Marcel, Quartier-maître mécanicien

VERGOS Joseph, Maitre torpilleur

 

René Benjamin Louis Joseph Fouchard a participé à deux patrouilles de septembre à novembre. Il a glorieusement disparu à l’âge de 21 ans le 15 décembre 1940 avec son bâtiment, coulé au cours de sa troisième patrouille en Méditerranée au large des côtes d’Afrique, dans le golf de Gabès près des îles Kerkennah (Tunisie). Les Italiens ont revendiqué la perte du Narval le 10 janvier 1941 mais il est fort probable qu’il ait sauté sur une mine dans un champ de mines défensif français qui défendait le port de Sfax (Tunisie). Le Narval a disparu et René Fouchard avec ses cinquante camarades ont trouvé la mort dans le naufrage et reposent toujours dans l’épave qui n’a été localisée qu’en 1957 à 40 mètres de profondeur. 

René Fouchard a été décoré d’une médaille militaire et d’une croix de guerre 1939-1945 avec palme. Son nom est mentionné trois fois sur des monuments aux morts : celui de Doué la Fontaine, la stèle de Brest sur l’esplanade du château et à Toulon sur le monument commémoratif aux sous-mariniers érigé dans le parc de la tour royale. 

“Mort pour la France”, par décret du 4 février 1946, mort pour l’honneur de sa patrie, pour l’honneur du drapeau français et l’honneur de sa famille. 

La vie et la disparition du sous-marin « Narval »  ont été retracées par Georges Kevorkian, responsable de la commission recherches historiques à l’association « Aux Marins ». Cette dernière a pu trouver et contacter les familles de 13 marins mais pas celle de René Fouchard. Nous avons tenté de retracer sa généalogie et contacter des parentés proches ou éloignées encore vivantes mais nous n’avons pas eu de retour jusqu’à présent.

René Fouchard a sacrifié sa vie pour notre pays. Il est le symbole de la résistance, de la France combattante, du patriotisme et du courage. Nous souhaitons aussi lui rendre hommage et honneur. En effet, la salle du Conseil Municipal portera désormais son nom. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Narval_(Q118)

https://www.ouest-france.fr/bretagne/brest-29200/brest-une-ceremonie-en-memoire-des-sous-mariniers-disparus-en-mer-6645418?page=2

http://www.wiki-brest.net/index.php/Plaques_comm%C3%A9moratives_%C3%A0_Brest

http://www.wiki-brest.net/index.php/Plaques_comm%C3%A9moratives_%C3%A0_Brest#/media/File:Sous-marin_Narval_%281%29.jpg

https://www.plongee-infos.com/chaque-jour-une-epave-15-decembre-le-mystere-du-narval/

https://www.amedenosmarins.fr/article-02-juin-2010-hommage-aux-marins-du-sous-marin-narval-54497105.html

https://fr.geneawiki.com/index.php/Marins_disparus_dans_le_sous-marin_NARVAL_-_1939-1945